Mon beau sapin, roi des forêts, faut-il te laisser tomber ? L'odeur de résineux, la joie de la décoration en famille et les souvenirs d'enfance, autant de raisons qui rendent difficile d'abandonner cette tradition. Et pourtant chaque année les mêmes questions reviennent : le sapin de Noël est-il une aberration écologique ? Sapin naturel ou artificiel, que choisir ?
Sapins de Noël : les idées reçues
"Même Désirée tue des arbres, ah bah bravo !"
Connues pour notre engagement social et environnemental, le fait que nous proposions des sapins de Noël surprend certain·es de nos client·es. Alors le sapin, une hérésie ? Comme d'habitude, nous répondrons par un bon vieux "ça dépend" : ça dépend d'où il vient, de comment il est cultivé, transporté, décoré, et de s'il est recyclé !
Idée reçue n°1 : les sapins poussent dans la forêt
Les sapins de Noël commercialisés en France proviennent d'exploitations dédiées à la culture des sapins et ne contribuent pas à la déforestation en étant sauvagement coupés en forêt. 80% des sapins vendus en France ont poussé dans l'hexagone, et le reste en Belgique et au Danemark. Là aussi, ces arbres sont cultivés pour être coupés pour les fêtes, et leur culture côtoie des cultures vivrières. La culture du sapin exige des rotations de cultures : tous les 10 ans, la parcelle est utilisée pour semer des céréales ou de l'engrais vert.
L'intérêt majeur de la culture du sapin de Noël est le stockage de carbone. Durant toute sa pousse (entre 6 et 15 ans), le sapin emmagasine du carbone en respirant et à ce titre sa culture est plus intéressante qu'une culture de céréales ou qu'un pâturage : le carbone représente 50% du poids sec du sapin.
Idée reçue n°2 : les sapins artificiels sont plus écolos
"Le sapin artificiel, on peut le ressortir chaque année, alors que le sapin naturel on en coupe un tous les ans". Oui, mais le sapin artificiel est en plastique et métal, fabriqué en Chine alors que le sapin naturel a poussé pas bien loin en captant du carbone.
Le CO2 émis sur tout le cycle de vie du sapin est de 3,1 kg pour le sapin naturel et de 8 kg pour le sapin artificiel, ce qui correspond approximativement à conduire une voiture à essence de taille moyenne sur respectivement 125 et 322 km.
Analyse du cycle de vie du sapin de Noël naturel ou artificiel
La méthode de l'analyse du cycle de vie (ACV) permet de comparer l'impact sociétal et environnemental de plusieurs produits en comparant leurs effets tout au long de leur vie. Pour le sapin de Noël, une seule étude a été réalisée qui fait aujourd'hui référence : ACV comparative entre l'arbre de Noël artificiel et naturel par le cabinet québécois Ellipsos en 2009. Problème, ces données commencent à dater et surtout elles s'appliquent essentiellement aux habitants de Montréal.
Cette étude compare l'impact d'un sapin naturel ayant poussé dans une exploitation dédiée à 150km au sud de Montréal avec celui d'un sapin artificiel en métal et plastique en provenance de Chine, expédié en cargo et train.
L'étude analyse les effets relatifs de chaque type de sapin sur 4 catégories de dommages environnementaux, le sapin le plus impactant fixant une échelle à 100% :
- sur la santé humaine, les deux sapins sont à peu près équivalents
- sur la qualité des écosystèmes (écotoxicité aquatique, écotoxicité terrestre, occupation des sols), le sapin naturel a 4 fois plus d'impact que le sapin artificiel
- sur le changement climatique et sur la gestion des ressources (énergie non renouvelables, extractions de minerais), l'impact du sapin artificiel est 2,5 fois plus lourd que celui du sapin naturel
Les conclusions de cette étude sont claires : il faudrait garder son sapin artificiel plus de 20 ans pour que son impact carbone soit meilleur que celui d'un sapin naturel - aujourd'hui en France, la durée moyenne de conservation d'un sapin artificiel est de 3 ans.
On peut encore agir pour faire pencher la balance en faveur du sapin naturel : le seul item sur lequel le sapin naturel est à la ramasse, c'est la qualité des écosystèmes et plus particulièrement l'écotoxicité aquatique et terrestre. Passer à un sapin labellisé bio ou haute valeur environnementale comme nos sapins Bonoron permet d'annuler l'usage de pesticides et engrais chimique et ainsi de minimiser grandement l'impact sur l'écotoxicité.
La décoration du sapin : on en rajoute ?
Lumière et boules en plastique ne vont pas améliorer le bilan carbone du sapin. On peut s'inspirer d'Alice Roca et de ses décorations de sapin comestibles et naturelles en pommes et agrumes séchées, confectionner des guirlandes de pommes de pin ou réaliser des sablés à suspendre !
Les décors en papier origami ou en papier accordéon permettent également d'embellir son arbre à peu de frais et d'occuper les week-ends de décembre.
L'impact non négligeable de la fin de vie du sapin
Une fois les fêtes passées, on se débarrasse de son sapin. Sa fin de vie a un impact énorme sur sa durabilité : on l'a dit plus haut, le sapin stocke du carbone. Si on le met sur le trottoir ou qu'on le jette tout simplement à la poubelle, le sapin subira le même sort que nos déchets ménagers : il sera brûlé et libèrera tout son carbone dans l'atmosphère. La cata.
A Paris, de nombreux points de collecte sont proposés par la mairie : les sapins collectés sont ensuite broyés et réduits en paillage utilisé dans les espaces verts de la ville. Cette méthode permet de préserver le carbone stocké dans le bois, qui n'est pas libéré dans l'air ambiant. C'est la seule manière de s'assurer que son sapin n'aie pas poussé pour rien ! La liste des points de collecte à Paris est disponible ici.
La bonne nouvelle : les sapins de Noël sont de plus en plus recyclés en paillage pour jardins publics ou privés. Entre 2013 et 2018, le recyclage des sapins est passé de 69 à 80% des sapins naturels achetés par les particuliers.
Les alternatives à l'arbre de Noël
Sapin en bois réalisé en empilant des tasseaux ou bien en découpant une forme : les tutos foisonnent sur Internet.
Pour les petits espaces et pour avoir tout de même un parfum délicieux, confectionnez un bouquet à partir de branches de sapins et conifères - mais n'oubliez pas de le déposer dans un point de collecte après les fêtes !
Sources : Etude Kantar, France AgriMer, L'achat de sapins pour les fêtes 2018