Penser collectif : Désirée et le Collectif de la Fleur française

Depuis sa création en 2017, Désirée est membre du Collectif de la Fleur française. Depuis 2015, nous siégeons au Conseil d'administration de l'association : ce collectif atypique, basé sur un modèle collaboratif de partage des savoir-faire et des données, nous semble le meilleur véhicule pour défendre et promouvoir le développement de la fleur locale et de saison.

C'est quoi le Collectif de la Fleur française ?

Il y a une semaine, on a fait l’aller-retour à Valence dans la journée pour représenter Désirée à l’assemblée générale annuelle du Collectif de la Fleur Française. Fondé en 2017 par Hélène Taquet, le Collectif de la Fleur française est l’expression française du mouvement Slow Flowers. L’association regroupe les actrices et acteurs engagé·es de la filière fleurs coupées française : elle compte actuellement 269 fleuristes, 207 productrices et producteurs de fleurs coupées et 5 grossistes. 207 horticultrices (pour une fois le féminin l’emporte) sur les 500 productions de fleurs coupées recensées en France par l’interprofession Val’hor, même si les stats sont sous-évaluées : ça pèse ! 

Côté fleuristes, c’est plus compliqué : le Collectif exige de ses membres qu’ils proposent au moins 50% de fleurs françaises toute l’année, boutique et évènementiel confondu. Aujourd’hui, l’association regroupe un peu moins de 300 fleuristes sur les 13 000 qu’on recense en France. Et parmi ces 300, il y en a qui peinent à arriver aux 50% en raison d’un approvisionnement parfois difficile en région ou parce que leur clientèle demande encore beaucoup de fleurs hors saison (exemple : la rose représente à elle seule 40% des fleurs coupées vendues en France, toute l’année) et qu’il n’est pas toujours évident de tout changer d’un coup. Il y en a aussi comme nous qui ont la chance d’être au cœur de la production francilienne et d’avoir un accès facile à la production varoise, et peuvent sans difficulté dépasser les 90% de fleurs françaises (et chez nous, le reste est exclusivement de l’Italie en direct Italie, sans détour par la Hollande). On peut, et surtout on veut et on prend le risque de ne pas toujours répondre à la demande de nos clients (même si on propose toujours de très belles alternatives, car la filière fleurs française est bourrée de talents). L’achat de fleurs locales et de saison est de moins en moins une histoire de possibilité, et de plus en plus une question de choix : la production revient, et voilà qui inonde notre cœur de bonheur. 

En 5 ans, qu'est-ce qui a changé au Collectif de la Fleur française ?

Depuis sa création en 2017, le Collectif a beaucoup évolué. Le nombre de membres est toujours plus important, d’une poignée en 2017 à 500 cette année. Les fermes florales poussent comme des champignons, et des modèles rentables commencent à émerger. Là où en 2017, la préoccupation majeure était de réussir à se fournir en fleurs françaises, des possibilités d’approvisionnement émergent sur tous les territoires.

On mettait dans les trois premières années du Collectif beaucoup en lumière les différences de situation entre les territoires : en région parisienne, il est facile de se fournir en fleurs coupées françaises, en provenance du Var ou de la région parisienne, tandis que l'approvisionnement en fleurs est bien plus compliqué dans les régions plus éloignées du trajet logistique nord-sud. Ce débat tend aujourd'hui à s'apaiser, à mesure que de nouvelles fermes florales se développent partout en France et que les grossistes prennent conscience de la nécessité de s'approvisionner en fleurs produites plus localement.

Et si tous les fleuristes en France voulaient se fournir en fleurs locales, est-ce que ce serait possible ? Pas encore évidemment, mais certain·es se cachent derrière ce constat pour défendre bec et ongles la fleur d’import en tentant de la verdir ou en mettant en avant les labellisations commerce équitable. C’est d’une part tirer des conclusions pour l’avenir d’une statistique statique à un instant T. La production de fleurs françaises progresse et a besoin d’espoir et d’encouragements pour créer de nouvelles vocations. En créant de la demande, on crée un appel d’air justifiant des prix de vente plus justes pour les productrices et producteurs de fleurs, on rétablit la rentabilité de la filière et on encourage de nouvelles installations. Se cacher derrière le peu d’acteurs du marché pour justifier l’import des fleurs, c’est d’autre part œuvrer à un statu quo pour que les choses changent le moins possible. Garder son confort, ses méthodes, ne pas marcher vers cet inconnu pourtant familier qu’est la production locale en extinction. Faire de petites avancées vers plus d’éco-responsabilité, juste assez pour se faire de la pub, pas assez pour enclencher ne serait-ce que d’un orteil le changement radical dont la filière a besoin. On ne peut plus ménager la chèvre et le chou : l'horticulture française est en danger mais donne quelques signaux de renouveau. Il faut attiser ces braises pour faire redémarrer le feu. Fleuristes, le Collectif de la Fleur française met à votre disposition des ressources vous permettant d’augmenter votre part de fleurs locales et de saison. Cela vaut pour les boutiques mais aussi pour l’évènementiel : il existe un marché pour les fleurs engagées, envoyons le reste aux orties ! 

Sur le site du Collectif de la Fleur française, découvrez l'annuaire des fleuristes et fermes florales engagées à travers toute la France, les évènements organisés par le Collectif et notamment la fameuse journée de la fleur française et sa chasse au bouquet à travers toute la France !

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Désirée, fleuriste engagé

Désirée est un fleuriste 100% fleurs françaises et de saison, en livraison à Paris en vélo.

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