Le 18 juillet dernier disparaissait la chanteuse Dani. L'occasion de rappeler qu'elle est à l'origine de l'enseigne au Nom de la Rose, née de son amitié avec le producteur de roses francilien Jean-Claude Boucreux. Un personnage que ce Jean-Claude, qui parle plus volontiers des stars qui ont fréquenté l’exploitation que de données techniques. Et si on vous emmenait en visite chez l'un des plus anciens rosiéristes de France ?
Ile-de-France, terre de roses
Les roses produites par Jean-Claude jusqu'à sa retraite, puis par Alexandre Abreu de Barros qui a repris l’exploitation il y a une dizaine d’années, sont absolument uniques par leur parfum, leur qualité, leur variété. La famille Boucreux produit des roses à Grisy-Suisnes (77) depuis la fin du 19ème siècle. La Seine-et-Marne était alors un terroir majeur de production de fleurs coupées : jusque dans les années 1960, un train de fret, dit « train de la rose », circulait entre la région et les Halles de Paris, où les fleurs étaient commercialisées. On comptait 200 producteurs de roses au début du siècle en Seine-et-Marne, il en reste 3 aujourd’hui.
En 1975, Jean-Claude Boucreux et son cousin Michel, voisin, reprennent les exploitations de leurs parents. Jean-Claude y produit des roses, souvent parfumées, hybride lui-même pour obtenir de nouvelles variétés. Poète autant qu’il est discret, sa passion pour ses roses apparaît vite comme sa motivation principale pour produire, bien avant l’héritage ou le profit. Il innove à la fois dans ses recherches variétales, mais aussi dans son approche de la commercialisation. Dans les années 90, Jean-Claude qui fréquente volontiers la jet-set et organise de mythiques afters à Rungis, aide la chanteuse Dani à monter sa boutique Rosis Rosis en lui fournissant des roses d'exception. L'idée de la chanteuse : proposer exclusivement des roses dans sa boutique. Elle sera sollicitée quelques temps plus tard par François de Maublanc, fondateur du groupe Aquarelle, pour prêter son image au premier magasin Au Nom de la Rose monté rue de Tournon à Paris. Elle occupe cette boutique jusqu'à se brouiller avec ses investisseurs, qui orienteront l'enseigne vers la production hollandaise et kenyane pour pouvoir se fournir toute l'année. Ironie du sort, cette chaîne de franchises est rachetée en 2016 par Emova Group (qui détient également Monceau et Happy, concurrent historique d'Aquarelle).
La rose des stars
La visite des serres Boucreux à Grisy-Suisnes est toujours extraordinaire : des bâtiments anciens, des serres à base de brique et ornements en fer forgé, peuplées de roses sublimes et parfumées, et de grands rosiers grimpants qui ornent les serres, un jardin merveilleusement entretenu. C’est la passion de Jean-Claude d’abord, et aujourd’hui d’Alexandre, qui a repris à son nom l’exploitation dans les années 2010 après y avoir travaillé plusieurs dizaines d’années.
De tous les producteurs avec lesquels nous travaillons, ce sont peut-être les plus amoureux de leurs fleurs, des variétés et des histoires d’humain.e.s qui se cachent derrière. Jean-Claude nous raconte comment, passionné de variétés anciennes et d’hybridations, il a obtenu des variétés hors du commun, et comment il les a parfois baptisé du nom de ses ami.e.s, Line Renaud, Catherine Deneuve, Michou, Jean-Claude Brialy, Gérard Depardieu et tant d’autres qu’il n’était pas rare de croise à Grisy et même à Rungis. La rose au summum du glamour.
Entre mai et octobre, la plupart de nos bouquets Désirée contiennent des roses parfumées de la production Boucreux. Une envie de forcer sur les roses ? Dites-le nous dans le champ "commentaires" de votre panier !